l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej publie « « Pensées vagabondes » : Des idées pas comme les autres


    L’artiste plasticienne et écrivaine Loubaba Laalej vient de publier son recueil de poèmes baptisé « Pensées vagabondes » :Des textes qui traduisent selon le critique d’art Hassan Nrais la présence de la poétesse dans l'arène de la vie de l'intérieur d'un tableau agrémenté de couleurs... Le dénominateur commun entre le texte poétique et le tableau peint est qu'il s'agit de deux outils expressionnistes répartis entre la tâche d'écrire et de peindre et l'essence de la création...


    Récipiendaire d’un doctorat honorifique délivré par le Forum International des Arts Plastiques ( Fine Arts Forum International) à Imouzzer Kandar, Loubaba Laalej a tissé la trame textuelle de ses textes poétiques à l’images des cantiques : «Contemplant l’immensité de l’univers, me vient l’idée de vagabonder d’une pensée à l’autre sans filet ni trapèze. Et sans fil rouge !Avec les « pensées vagabondes », le voyage continue en nomade.», écrit l’auteure.
    Dans un texte introductif intitulé «Des idées pas comme les autres », l’écrivain et critique d’art Hassan Nrais a écrit : « « Je suis là et dans l’ailleurs, je rêve d’une autre vie qui dissout les frustrations ».
    « J’entre dans l’imaginaire imaginé et je crée l’errance voulue ».« J’imagine un monde sans géométrie. Qui montre l’infini ! ».
    « Cet amour, le poète l’a déjà décrit dans tous ses états. C’est cet amour calme qui traverse en vainqueur toutes les haines ».
    « Je voudrais qu’il accompagne mon voyage dans tous les lieux et tous les espaces pour une mémoire éternelle».
    « J’entreprends le long voyage des caravanes pour traverser mon désert ». « Du ciel, j’en exprime ma diversité et signe l’éloignement... ».
    «Une maison en haut de la montagne isolée et entourée de hautes murailles pour se libérer de tout autre. Mensonge et illusions ! ».
    « Elle ne retrouva plus ses clés, laissa sa porte ouverte, puis partit se coucher ».
    « Quel magnifique tableau entre ombre et lumière ! ».

     

    Ce sont quelques phrases et expressions que nous avons choisies du recueil « Pensées vagabondes » de l'artiste Loubaba Laalej; des expressions et des phrases qui résument visiblement ce que les textes poétiques portent comme interrogations et questionnements...
    « Là et ailleurs», «le rêve, l’errance», « la géographie», «les frontières», « l'amour», « la haine», «le voyage, les voyages et le nomadisme», « le ciel », « la haute montagne », « l'infini et l'illimité », « l'éloignement », «la solitude», « l'isolement », « l'émancipation », « la porte ouverte », et enfin « le tableau »...

    Un tableau émanant de loin, et le poème est un tableau ici, tantôt en couleurs, tantôt en noir; des tableaux poétiques qui pénètrent les détails et reclassent l'individu particulièrement dans un lieu de non-lieu et dans un temps d'intemporalité! Il y a juste la mémoire du lieu et celle du temps en tant que deux des composantes centrales des textes qui vacillent entre le long et le court.

    La vie est courte et le temps est limité, et le cycle de vie des poèmes est long, le temps de l'œuvre est illimité... Il y a l'errance et il y a les voyages et le nomadisme. Il y a la distance et l'éloignement et il y a des sourires sur les traits du visage et il y a la honte sur le front par les signes! « L’artiste possède les couleurs de l’univers, elle peut fantasmer à loisir… Repétrir ce monde duel, parfois très cruel, rêver de repeindre ses nuances ».

    « Tout commence par une question posée au plus profond de mon être ». La vie est une question, la poésie est une question, la peinture est une question, l'évasion est une question, les idées sont une question, l'espoir est une question, le désespoir est une question, l'homme est une question, plutôt l'existence elle-même est une question... Cette existence est menacée de dissolution dans les poèmes, et seul l'art est capable de la rendre dans son cadre spatio-temporel original et par la force infinie...

    Ce sont les textes emplis de significations qui font du mot ou de l'expression une raison de cette existence. Et chaque texte poétique ici contient ses propres références pour la préserver loin des « d’illusions, des fausses vérités et de croyances limitantes... »

    N'est-il pas une ironie du temps que les normes et les critères soient bouleversés chez les gens, que la vérité soit camouflée et que le mensonge triomphe? « Je voudrais vivre du premier jour au dernier pour ne rien rater », « J’ai consacré ma quête à la beauté dans son mouvement, ses formes et ses sons ».
    Se répètent dans le recueil des mots qui imprègnent des significations psychiques qui oscillent entre ressentir la douleur et le sentiment de la quiétude: « Ma conscience ne pleure aucun chagrin, même si le corps a de la peine. J’ai pleuré…». « Soit ! ».

    Dans ce recueil, les textes mettent sous les projecteurs une société ébranlée par les impuissants, les vaincus, les usés, les hypocrites, les démons qui rêvent du paradis perdu... des textes qui bousculent certaines perceptions prédominantes et créent le chaos et la zizanie au sein du soi poétique afin de fonder une structure linguistique systématiquement et régulièrement... Il y a ensuite le dialogue intérieur en tant que passerelle pour aboutir à un dialogue avec les autres et avec l'Autre.

    Ces textes ne sont-ils pas des messages de Loubaba l'artiste plasticienne talentueuse maîtrisant la formulation des couleurs, à Loubaba la poétesse maîtrisant la formulation des paroles ?
    Des textes qui traduisent la présence de la poétesse dans l'arène de la vie de l'intérieur d'un tableau agrémenté de couleurs... Le dénominateur commun entre le texte poétique et le tableau peint est qu'il s'agit de deux outils expressionnistes répartis entre la tâche d'écrire et de peindre et l'essence de la création...

    Des idées pas comme les autres, des idées qui sortent de l'ordinaire et du conventionnel. Ces idées sont-elles rebelles ? Ou révoltées ? Sont-elles marginales ou marginalisées ? Ou bien ces idées sont-elles une révélation pour exprimer le rejet ? Refuser de détruire la poésie pour construire le tableau et briser ce dernier pour construire le poème ?

    La vie, dans toutes ses dimensions et ses mutations, constitue l'axe focal des textes dont chacun inclut une situation particulière qui ouvre la voie à une position particulière...
    Ici, la poésie défie le temps; ici, la poésie qui se rebelle aux frontières qui se tiennent habituellement entre rêves et rêveries... Il existe une contemplation théorique d'égalité entre les êtres humains unis par l'humanité. Il n'y a pas de différence entre Françoise, Fatima et Soraya sauf dans l'enfance qui leur est imposée... Il n'y a pas de différence entre la poétesse et l'artiste, la première se fondant dans l’univers de la seconde, et la seconde s’harmonisant dans l’univers de la première. « Elle est fascinée par le fond plus que par la forme. Elle est celle qui transgresse les lois du conforme. Ses couleurs vont du plus sombre à la lumière. Elle peint et repeint inlassablement la joie avant qu’elle ne se dissolve ! ».

    Enfin, ce qu'a écrit le célèbre critique marocain Mohamed Berrada m'a servi : « Je veux écrire sur les soucis, les informations, le délire, les rêveries et le scénario des nuits d’insomnie... Qui peut capter cette écriture orale visuelle inconsciente continuelle comme une douleur qui ne s'apaise jamais... ».
    A titre de consécration et de reconnaissance , le Forum International des Arts Plastiques ( Fine Arts Forum International )a décerné à Imouzzer Kandar le Doctorat Honorifique à Loubaba Laalej dans le cadre de la cérémonie de présentation et de signature de son recueil de poèmes « Fragments »,et ce en partenariat avec AIKAPA et sous la direction scientifique de Dr. Ahmed Bachnou, professeur chercheur l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Fès et de Dr. Ichaab Bousserrhine, critique d’art et président de Fine Arts Forum International.
    Native de Fès, Loubaba Laalej est une artiste peintre et écrivaine. En 2019, elle a obtenu un doctorat honorifique délivré par le Forum International des Beaux-arts (Fine Arts Forum International) à titre de reconnaissance. Elle a à son actif plusieurs publications sur son expérience créative : « Emergence fantastique », « Mes univers », « Matière aux sons multiples », « Abstraction et suggestion », « Femmes du monde : entre l’ombre et la lumière » ( en cours de publication) .Parmi ses recueils de poésie : « Fragments », « Pensées vagabondes ». Livres en cours de publication : « Mysticité et plasticité », « Melhoun et peinture », « Peinture et poésie », « Icônes de la plasticité au féminin »,« Chuchotement du silence » ( écrits et œuvres) .

    Il est à rappeler que la galerie du Centre Culturel de Fondation Mohammed VI à Tétouan a abrité les œuvres récentes de l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej sous l’intitulé « matière aux sons multiples ».
    En parallèle à cette exposition thématique, le Centre Culturel de Fondation Mohammed VI a organisé en partenariat avec l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan une rencontre ouverte avec cette artiste qui a reçu récemment un Doctorat honorifique délivré par le Forum International des Arts Plastiques (Fine Arts Forum International) à Imouzzer.
    Cette rencontre a été ponctuée par la présentation et signature de sa nouvelle publication artistique « Fragments » dans ses deux versions française et arabe, et ce avec la participation de plusieurs chercheurs et esthètes : Ahmezd Fassi ( critique d'art) , Driss Kattir ( esthète) Nour Eddine Dirar( poète et critique d'art), Chafik Ezzouguari ( peintre et critique d'art) .

    Dans le cadre de ses activités culturelles,l’Institut Supérieur de Journalisme et de Formation à Casablanca a abrité récemment la cérémonie de présentation et de signature du livre « Fragments » modérée par l’écrivain Talha Jabril avec la participation de deux préfaciers Dr.Rachid Daouani , écrivain et professeur chercheur et le poète et esthète Boujemaa Achefri .

     

    Recueil de poèmes « Pensées vagabondes »

    L’artiste plasticienne et écrivaine Loubaba Laalej  vient de publier son recueil de poèmes baptisé «  Pensées vagabondes ». Cette œuvre   littéraire la poésie instaure une « parenthèse romanesque » qui étoile le texte : « Un texte apparemment monologique mais traversé par un dialogisme ouvert aux paroles des autres. C'est à dire, un texte de la relativisation et de la décentralisation du point de vue. Enfin, un texte qui représente ces voix divergentes de la pensée et du monde pour maintenir sur lui un regard interrogatif. », a écrit Dr.Hassan Laghdache , critique d’art et chercheur.

    Récipiendaire d’un doctorat  honorifique  délivré  par le Forum International des Arts Plastiques (  Fine Arts Forum International) à Imouzzer Kandar, Loubaba Laalej  a élaboré ses textes  métaphoriques  dans l’esprit des cantiques au sens plein du terme  : «Contemplant l’immensité de l’univers, me vient l’idée de vagabonder d’une pensée à l’autre sans filet ni trapèze. Et sans fil rouge !Avec les « pensées vagabondes », le voyage continue en nomade.», écrit l’auteure.

     Dans sa préface intitulée « Pensées vagabondes de Loubaba Laalej, l’œuvre de l’alphabet équatorial », Sur ce recueil de poèmes, Dr.Hassan Laghdache  a développé l’approche esthétique suivante :

     : « La véritable expérience qui nous permet l’écriture est la lecture. Dans l’œuvre intitulée Pensées vagabondes de l’artiste poétesse Loubaba Laalej, fixer les linéaments d’une pensée itinérante et pathétique devrait permettre toute appréhension selon un changement personnel.

    Par sa coloration générique, cette œuvre s’oppose au souci de la représentation, à la logique de la ressemblance ; elle substitue celle du rêve à l’enchainement causant des faits, elle préfère la coïncidence.

    Même si le texte incline parfois à l’allégorie ; il met en scène une forme intermédiaire entre le réel et le mythe, dans le sens d’une reconstitution historique fictive.

    Il s’agit, en fait, de se consoler des déboires de la vie. Mais ce n’est pas un repli sur soi, au contraire, pour créer, l’énergie et le déploiement du moi sont indispensables.

    Or, le texte n’est estimable artistiquement qu’à la condition de ne pas déguiser la difficulté qu’il y a à dire la réalité, surtout quand elle est fuyante, déconcertante et déstabilisante.

    Pour cela, la rêverie, n’est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s’initie la connaissance ? Si la rêverie du poète se développe sur la pente du désir, celle des pensées visionnaires conduira à refuser le figement, à stigmatiser la sclérose du quotidien. Et si le poétique est l’intimité et l'évasion, la rêverie devient cet état indécis partagé entre le lisible, le sonore et le visible.

    Ce qui est mouvement et protéiforme appartient à ce registre. A cet égard, les mots chez Loubaba Laalej semblent matérialiser la joie et la souffrance. C’est pour cette raison que le silence parfois s’installe précédant souvent la parole. Celle-ci semble montrer les profondeurs de la conscience. Ainsi, l’artiste écrivaine  oscille entre le dedans et le dehors, l’ici et l’ailleurs, oscillation inhérente à l’esprit aventureux. Il s’agit avant tout d’épouser le mouvement de la vie, se porter aux limites même de son existence car l’écriture est le seul véhicule qui permet à la pensée de s’installer dans l’intimité même de l’être.

    Il ne s’agit pas pour Loubaba Laalej de puiser dans le réservoir des grandes œuvres de l’humanité une mine d’exemples et de figures emblématiques, il faut encore savoir parler de ces œuvres pour que l’œuvre devienne enfin l’expression épanouie d’un style de vie.

     

    Quant à la géographie de l’œuvre, elle emprunte un cheminement qui permet de montrer que l’aventure des pensées est une manière d’analyser le monde, d’apprendre, d’accéder à l’identité authentique. Et la plus grande aventure du lecteur est d’imaginer les univers évoqués et de penser la leçon ontologique et métaphysique qui en découle.

    Il est question, dès lors, d’une « transverbération » à la Thérèse d’Avila qui ouvre au ravissement sous forme d’un dessaisissement  de soi se traduisant par une jouissance féminine exigée par le désir de l’autre et la mise à mort de la subjectivité dans un élan émancipateur du monde.

    En voulant sortir du trivial quotidien, la poétesse  se laisse bercer par l’extemporanéité de l’improvisation qui ouvre à la tentation typique. La vie est ainsi entrouverte, porteuse de potentialités. Si l’aventure du moi semble être présentée comme entité artistique, elle est celle dont l’identité se construit au fil de l’œuvre pour accéder à sa propre vérité. Ses idées vagabondent dans un cheminement passionné. Ses idées épousent l’exubérance, érotisée des toiles accompagnatrices, rappelant la chevelure baudelairienne. Toutefois, ces pensées serpentines assument la transgression des amours saphiques à tel dessein que l’harmonie de la complicité féminine donne à voir une autre façon. Autrement dit, une incorporation de l’humain au divin. A noter que la transcendance ici ne surplombe plus l’homme, il en devient le porteur privilégié. Une authentique poétique du désir qui est pensée grâce à l’association plastique. Cette activité désirante en elle-même constitue le vivant que nous sommes. Mais le désir de Loubaba est médiatisé par des figures de la pensée objective. Il s’agit de se percevoir entre cette profusion, ce flot de pensées et cet éloge inconditionnel de l’art.

    De surcroît, la poésie de Loubaba instaure une « parenthèse romanesque » qui étoile le texte. Un texte apparemment monologique mais traversé par un dialogisme ouvert aux paroles des autres. C'est à dire, un texte de la relativisation et de la décentralisation du point de vue. Enfin, un texte qui représente ces voix divergentes de la pensée et du monde pour maintenir sur lui un regard interrogatif. Corrélativement, ce texte plurivocal se situe de plain-pied dans la durée mais qui se meut dans le passé absolu. Pour ce faire, Loubaba a libéré formellement la poésie de ses contraintes formelles et de leurs stéréotypes. Elle est comme contaminée par la forte plasticité de la pensée, une dynamique des genres en construction. La quasi-totalité de ses poèmes sont composés avec un sentiment romanesque qui équivaut au lyrisme poétique. Des poèmes qui consistent à faire du réel de la pensée un effet de connotation. Un texte qui assure également une fabulation crédible sans cesse nécessaire à l’existence. Car inventer, poétiser, imaginer sont similaires. Et le texte de supplier la désaffection montrée par la poésie artificielle. Il n’est pas la reproduction des modèles, mais leur investigation audacieuse.

    Dans cette perspective, la labilité de l’expression doit pouvoir saisir la prolifération des pensées sans les figer et les laisser apparaître avec leur fragilité et parfois avec leur incertitude. Sans prétendre à l’œuvre d’art total, Loubaba Laalej fusionne poésie, peinture et histoire de la pensée pour créer un langage primitif de communication immédiate où la vie n’y est qu’une action dramatique. Dès lors, le texte devient un théâtre inhérent à l’esprit. Et l’avenir de se supposer dans le contenu d’un souvenir par actualisation d’emprunts faits aux maîtres que Loubaba Laalej vénère. On dirait une poésie de témoignage dont le regard du sujet importe plus. Un témoignage qui s’inscrit dans des cadres sociaux de la mémoire. Ce témoignage est un acte du fort engagement et qui a souvent pour corollaire l’affirmation d’une conviction et d’une continuation dans le processus mental. Paradoxalement, ce texte est aussi une autofiction par la force de l’écriture. Il ne conçoit pas la vie comme un tout mais comme des fragments épars, des niveaux d’existence brisés, des phases disjointes, des non-coïncidences successives voire simultanées. Si par occasion, la poétesse est tentée par l’autoportrait comme saisi du moi, c’est pour inscrire ce dernier dans un tissu de discours et de savoirs, où la connaissance de soi devient une tâche proprement interminable. Ancrer ce lyrisme dans une dimension référentielle, parfois avec des évocations indéterminées confère au texte une variante de la prosopopée où la construction de la subjectivité est ainsi moins tournée vers la relation de l’évènement ou à l’événement que vers la répercussion intérieure.

    Si Loubaba Laalej dissèque toutes ces figures de la pensée et de l’art, ce sera pour découvrir leurs vertus les plus cachées et les ramifications secrètes qui se propagent à travers tout le langage canalisées par les associations des sons, des formes et d’idées. Alors le langage se transforme en oracle et nous avons là un fil pour nous guider dans le Babel de l’esprit. L’auteur, mettant le moi à l’épreuve, s’approprie le savoir moral, philosophique, artistique compilé dans les livres « lus ». L’expérience dialogue donc avec le discours du savoir, mais le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies. Comment renouveler le savoir à partir de soi, est aussi l’expérience de l’écriture elle-même qui transforme le sujet écrivant et le conduit à une forme de sagesse individuelle et maîtrisée.

    Certes la sagesse individuelle est à revendiquer, mais elle est incarnée dans une sorte de délivrance (Tantrisme) qui intègre le désir de s’accomplir à la spiritualité. Cet accomplissement de soi nous fait souffrir certes mais nous rapproche les uns des autres constate Loubaba Laalej, qui dans un sentiment d’esseulement occupe le rang le plus élevé dans le nobiliaire de la nature / mère. En effet, les Biens suprêmes ne se trouvent que dans la solitude.

    Mais en compensation, l’apanage de valeurs morales telles la fraternité, la tolérance, la cohabitation, la reconnaissance de la différence, valeurs cardinales des liens sociaux doivent rester l’affaire des moments éblouissants qui ponctuent le cours de l’existence ordinaire. Vu l’état de déshérence actuelle de ces valeurs, le poète aspire à cet idéal qui résiste à prendre corps. D’où, l’écriture procède par fragments pour s’abandonner complaisamment à soi-même plutôt que la tentative d’élaborer un mode d’écrire plus rigoureux. D’ailleurs, écrire fragmentairement, c’est alors simplement accueillir son propre désordre. Il ne faut pas négliger les intervalles qui séparent les fragments et font de cette séparation le principe rythmique de l’œuvre en sa structure. Cette manière rend possibles des rapports nouveaux qui s’exceptent de l’unité qui fédère, visions- rêverie et mystique. Elle réinstaure ainsi un mouvement centripète. En fait, le fragment n’est que le moment dialectique d’un plus vaste ensemble, lié à la mobilité de la recherche et à la pensée voyageuse qui s’accomplit par affirmations séparées. En voulant marquer l’écart par le fragment, Loubaba Laalej vise paradoxalement la recherche de l’unité et de l’harmonie, loin de toute image maléfique symbolisée par les créatures serpentines. Ce sont plutôt les forces sous-jacentes menant à la création de la vie équilibrée qui importe. Loubaba est convaincue que les vibrations qui sont en nous sont interagissantes, car il y a une compénétration de l’univers visible et l’univers invisible. Une sorte d’harmonisation qu’on qualifie d’animisme : tout dans l’univers interagit. Pour cela, il faut intégrer l’univers terrestre dans l’univers cosmique et de l’homme en Dieu dans un processus mystique. Vient s’installer alors la recherche du bien-être qui n’est qu’une ouverture sur l’UN.

    En invoquant les prophètes du futur, ces créateurs visionnaires, la poétesse semble rouvrir subitement et magnifiquement toutes les grandes sources de l’émotion humaine. Elle reconfigure un système de représentation en plongeant au cœur de la matière selon une optique « chamaniste », porteuse de connaissance et d’information. Elle joue un rôle dans le temps des rêves, symbole de chaos et de sagesse. Sa poésie se veut selon les termes heideggériens « l’établissement de l’Etant par les moyens du monde » : Mais en même temps, ce déploiement du référentiel multiple avec toutes ses résonnances profanes ou sacrées, traditionnelles ou modernes peut s’allier à des registres démultipliées, grave ou joyeux, raide mort ou rieur, parfois constellés d’illusions profondes. Ainsi, la vie de Loubaba Laalej, est un cumul de haltes selon les dires de Niffari, poète novateur, où chacune est une voie qui mène à Dieu ; entité absolue et de ses lettres originelles ou comme disait El Hallaj la quête de l’alphabet équatorial qui fait que le monde selon Sohrawardi n’est qu’effusion hiérarchisée des lumières immatérielles, tombant sur l’écran ténébreux de la matière. Autant de visions mystiques, distillées par le 3ème œil pour permettre à l’âme de se réaliser grâce au désir et à l’évolution de tous les êtres vers le Bien.

    Somme toute, le texte de Loubaba Laalej a essayé d’appliquer le baromètre à l’âme comme disait J.J.Rousseau, en consignant les modifications de l’état intérieur dans lequel se réfractent toutes les variations externes. Indissociablement, la vie, la pensée et l’écriture sont des instruments d’une expérience où l’étude du moi et des autres, dans leur singularité et excentricité, est le seul moyen de parvenir à une authentique connaissance de l’homme, une prise d’une aventure intérieure qui vaut tous les voyages.  ».

    A titre de consécration et de reconnaissance , le Forum International des Arts Plastiques (  Fine Arts Forum International )a décerné à Imouzzer Kandar le Doctorat  Honorifique  à Loubaba Laalej dans le cadre  de  la  cérémonie de présentation et de signature de son recueil de poèmes  « Fragments »,et ce en partenariat  avec  AIKAPA et sous la direction scientifique de   Dr. Ahmed Bachnou, professeur chercheur  l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Fès et de Dr. Ichaab Bousserrhine,  critique d’art et président de  Fine Arts Forum International.

    Native de Fès, Loubaba Laalej est une artiste peintre et écrivaine. En 2019, elle a obtenu un doctorat honorifique délivré par le Forum International des Beaux-arts (Fine Arts Forum International) à titre de reconnaissance. Elle a à son actif plusieurs publications sur son expérience créative : « Emergence fantastique », « Mes univers », « Matière aux sons multiples », « Abstraction et suggestion », « Femmes du monde : entre l’ombre et la lumière » ( en cours de publication) .Parmi ses recueils de poésie : « Fragments », « Pensées vagabondes ». Livres en cours de publication : « Mysticité et plasticité », « Melhoun et peinture », « Peinture et poésie », « Icônes de la plasticité au féminin »,« Chuchotement du silence »  ( écrits et œuvres) .

     

    Il est à rappeler que  la galerie du Centre Culturel de Fondation Mohammed VI à Tétouan  a  abrité les œuvres récentes de l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej sous l’intitulé « matière aux sons multiples ».

    En parallèle à cette exposition thématique, le Centre Culturel de Fondation Mohammed VI  a organisé en partenariat avec l’Institut National   des Beaux-Arts de Tétouan  une rencontre ouverte avec cette artiste qui a reçu récemment un Doctorat honorifique délivré par le Forum International des Arts Plastiques (Fine Arts Forum International) à Imouzzer.

    Cette   rencontre    a été ponctuée par la   présentation et signature de sa nouvelle publication artistique « Fragments » dans ses deux versions française et arabe, et ce avec la participation de plusieurs chercheurs et esthètes : Ahmezd Fassi ( critique d'art) ,  Driss Kattir ( esthète)  Nour Eddine Dirar( poète et critique d'art), Chafik Ezzouguari ( peintre et critique d'art) .

     

    Dans le cadre de ses activités culturelles,l’Institut Supérieur de Journalisme et de Formation à Casablanca a abrité récemment la cérémonie de présentation et de signature du livre « Fragments »  modérée par l’écrivain  Talha Jabril avec la participation de deux préfaciers Dr.Rachid Daouani , écrivain et professeur chercheur et le poète et esthète Boujemaa Achefri .

     

     

    Matière aux sons multiples

    Les cimaises de la galerie du Centre Culturel de Fondation Mohammed VI à Tétouan abrite les œuvres récentes de l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej sous l’intitulé « matière aux sons multiples », et ce du 20 février au 12 mars 2020.

    En parallèle à cette exposition thématique, le  Centre Culturel de Fondation Mohammed VI organise en partenariat avec  l’Institut National   des Beaux-Arts de Tétouan le vendredi 21 février à 16h  une rencontre ouverte avec cette artiste qui a reçu récemment un Doctorat honorifique délivré par le Forum International des Arts Plastiques (Fine Arts Forum International) à Imouzzer.

    Cette   rencontre   sera ponctuée par la   présentation et signature de sa nouvelle publication artistique « Fragments » dans ses deux versions française et arabe, et ce avec la participation de plusieurs chercheurs et esthètes : Ahmezd Fassi,  Driss Kattir  et Nour Eddine Dirar.

    Il est à souligner que son recueil de proèmes « Fragments», premier de son genre au Maroc, est selon   la vision esthétique de Dr. Rachid Daouani (critique d’art et professeur chercheur) un trouble des sens déchiffrant les mots / maux qui, brulants, se suivent et se bousculent à évoquer la réalité d’un désir qui taraude et se noie dans cette encre que le lecteur guette et admire, fasciné subjugué par cet entre-deux. Cet instant d’entre les instants où rien ne ressemble à rien, marque l’éternité de l’écriture fragmentaire.

    Loubaba Laalej  a dans son actifs plusieurs publications de référence bilingues : Français /arabe): « Emergence fantastique »,  « Matière aux sons multiples »,  « Abstraction et suggestion »  ( écrits critiques),  « Mes univers » (monographie), « Pensées vagabondes » (recueil de poèmes),  « Mysticité et plasticité » ,  «  Malhoun et peinture » (écrits  et œuvres).

     

    Poétesse de la matière

    Loubaba Laalej mérite d’être cataloguée parmi les femmes peintres qui ont révolutionné la peinture. Par ses toiles récentes qui revisitent la matière plastique, elle contribue à changer la conception de l’Art hors de toute ligne directive classique, depuis l’esthétique grecque jusqu’à Hegel (cette ligne de conduite estime que l’Art  doit  échapper à la matière et au temps).Tout ce qui avait été rejeté par le grand art, l’artiste l’intègre (y compris le temps), en mettant le mémorial dans ses œuvres ; elle y mettait la finitude, l’éphémère. Le rendu finalisé est une charge émotionnelle profonde dans sa peinture. Ce rendu envoutant connu pour être imprégné des couleurs de la terre et d’autres éléments de notre cosmos.

    Artiste aventurière, Loubaba Laalej forge son œuvre dans la matière et le temps. Elle a ouvert le chemin à une nouvelle plasticité (néo plasticisme) avec la magie de la matière, et ce,  selon un retour passionnant au réel tellurique dans la peinture suite au regard d’enfant ébloui.

    Son acte pictural dépasse les matériaux traditionnels de la peinture, en inventant une matière qui n’appartient qu’à elle. Elle a introduit dans la peinture des éléments non picturaux multiples. Tout est mélangé avec une grande sensibilité et elle est l’une des rares introductrices de la matière dans la peinture. Ses tableaux communiquent enthousiasme, intensité chromatique et états d’âme. Une volonté arrêtée de partager, de redessiner et d’explorer.

    Loubaba Laalej, de formation journalistique, a une relation passionnée avec la peinture dans tous ses états. Elle se lance, corps et âme, dans l’inconnu, rejetant tout préjugé, y compris l’étude des techniques et l’emploi des matériaux considérés comme traditionnels. Elle fait éclore un imaginaire tendu vers des archétypes esthétiques qui renvoient à l’inconscient collectif.

    L’univers du corps, du vécu, du mythe, du merveilleux, c’est ce que l’artiste met sur ses toiles, une prise en charge complète de l’existence. Même la matière est en transformation chez elle. Elle est conçue sur la base d’un travail néo figuratif avec un imperceptible référentiel fantastique, inspiré de thèmes à connotation métaphorique universelle.

    Œuvre drôle et expressive au sens littéral, son univers est une poétique de la matière. L ‘artiste, une intellectuelle de premier ordre et une grande passionnée de pensée énergétique, donne spontanément une pensée et une émotion à du matériau inerte. Elle est engagée autrement dans une réalité bien plus terrestre que celle de la matière et de l’art.

    Loubaba a vécu les valeurs culturelles internationales en France. Son œuvre est marquée par une dimension d’imaginaire, de présence de l’instant, avec un sens perfectionniste et fin qu’on ne trouve pas chez d’autres matiéristes.

     Ahmed EL YAHYAOUI
    Chercheur en esthétique 

     

    Version métonymique du monde

    Artiste contemporaine, Loubaba Laalej brouille les frontières entre la picturalité et la matérialité. L’être au féminin pluriel demeure le motif privilégié de sa peinture éloquente. Espace de l’expérimentation et de la contemplation, chaque tableau symbolise la richesse mentale et la verticalité spirituelle de l’artiste ; mais représente aussi une version métonymique du monde, et peut servir à l’artiste de réinterpréter les formes et les couleurs, dans lequel elle puise comme dans un véritable chantier de fouilles archéologiques.

    Au fil des siècles et des civilisations, l’homme n’a cessé d’apprivoiser la matière avec maturité et minutie, élaborant et mettant en œuvre techniques et procédés. Car avant d’être créateur, l’artiste est aussi un opérateur habile qui excelle dans son domaine de prédilection, maîtrisant et perfectionnant sa connaissance de la matière et des moyens de sa transformation. C’est dans ce sillage, que s’inscrit l’expérience originale de Loubaba. Il s’agit d’un espace iconique hors pair et un environnement naturel de la création représenté à de multiples reprises.  L’artiste peint les « Libertés de sujets d’ordre universel » associées à une nouvelle démarche plastique basée sur la texture de la matière et son impact intriguant.

    Loubaba explore autrement la relation implicite entre l’œuvre et sa réalité référentielle, dont elle serait une sorte de prolongement et de transcendance. Pour elle, le tableau est le « royaume de l’expérience au sens mystique du terme » : Son champ pictural, c’est le cœur, le monde imagé, ses énergies visibles et invisibles, sa force chromatique, son imagination créatrice et son souffle intérieur. L’artiste, c’est la main qui obéit à l’esprit. Ses travaux récents se présentent comme matrice d’une nouvelle matière, d’un nouveau relief et d’une opacité transparente. La matière saillante est la forme récurrente, voire omniprésente de son travail.

    Elle est constituée avec doigté et assemblée avec minutie au gré des associations formelles et/ou poétiques. On n’est pas très loin là de la démarche matiériste, dans cette manière de réenchanter la vie à partir des compositions chromatiques et structurelles personnalisées.

    On peut également rapprocher ce processus de création de celui employé par les grands peintres de la matière et les défenseurs de l’art singulier réalisé sur le principe de l’« autoconstruction » à partir de matériaux discrets ; processus inspiré d’une pratique ancrée dans l’histoire de l’art. Dans son atelier, Loubaba procède également à l’expérimentation d’autres matériaux non picturaux pour réaliser des compositions drôles qui forment de véritables scènes expressionnistes avec point de vue, mais où la part de l’œil intuitif est essentielle. Exploiter une matière aux cotés de la peinture pour en faire une œuvre envoutante, telle est l’expérience de l’artiste Loubaba. A l’image de son atelier, sa cuisine symbolique, le tableau est son véritable espace, tout autant matériel (physique) qu’immatériel (spirituel).

     

    Ahmed CHAKIR
    Ecrivain et professeur chercheur

     

     

     

    Nouvelle publication de  l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej :

    Recueil de poèmes « Fragments »

    L’artiste plasticienne et écrivaine Loubaba Laalej  vient de publier son recueil de poèmes baptisé «  Fragments». Cette œuvre   littéraire  est une sensation qui se présente comme une sorte d'instantané. Elle traduit une émotion, un sentiment passager via un style concis et éloquent.  Elle n'exclut cependant pas l’imagination, le rêve et les figures de style.  Un livre de référence  qui incite à la réflexion et à la méditation. C'est au lecteur avisé qu’il revient de se créer sa propre imageet de lire attentivement afin d'en saisir complètement le sens caché et la subtilitéde l’énonciation.

    Récipiendaire d’undoctorat  honorifique  délivré  par le Forum International des Arts Plastiques ( Fine Arts Forum International)à Imouzzer Kandar, Loubaba Laalej recherche l'essentiel et mène à bien un travail d’épuration voué à l’interprétation : « le fragment est un instant saisi. Il est une rupture dans la totalité qui permet d’arrêter le continuum du récit classique, de sortit de la tradition et de proposer une autre cohérence. Le fragment est un rythme plus qu’une technique,cela nous libère de la contrainte. J’ai été influencée par les « haïkus » japonais mais aussi par  les « fragments d’un discours Amoureux »  de Roland Barthes, les Pensées de Paul Valéry  et les ébauches rattachées à la condition humaine de Balzac.Le fragment est un mouvement plus qu’une incomplétude », écrit l’auteure.

    Il est à rappeler  que dans le cadre de ses activités culturelles,l’Institut Supérieur de Journalisme et de Formation à Casablanca a abrité récemment la cérémonie de présentation et de signature du livre « Fragments » avec la participation de deux préfaciers Dr.Rachid, écrivain et professeur chercheur et le poète et esthète Boujemaa Achefri .

    Cette rencontre ouverte avec   Loubaba Laalej modérée par Dr. Talha Jibril, écrivain journaliste et professeur chercheur, a été rehaussée par  présence effective  de  plusieurs  artistes marocains et étrangers de renom  ainsi que des présidents  et invités d’honneur tels que Houssein Tallal, Abderrahmane Rahoule  ( qui a remis un trophée d’honneur à l’écrivaine), Dr.Ichaab Bousserrhine( président de  Fine Arts Forum International )et bien d’autres encore.

    Elle s’est déroulée dans une ambiance convivialeet combien solennelle ainsi que dans une atmosphère empreinte de spiritualité et sublimation.  Elle a connu un vif succès dont témoigne le nombre d’affluence des passionnés d’art et des étudiants, tout en ciblant une large audience, spécialement la plus jeune afin de valoriser davantage ce genre d’écriture fragmentaire.

    L’événement   a impressionné   les funs de  la littérature  lors  de cette  cérémonie  mémorable  marquée  par les récitals  poétiques  de Loubaba Laalej  qui ont impressionné  éminemment  les  férus  des fragments    foncièrement  hors pair   d'une grande   connotation  spirituelle  voire émotionnelle.

    Sur ce recueil de poèmes, Rachid Daouani, a écrit : «   Fragments…Fragments de vie, fragments de mort, fragment d’amour, fragments de soi et de l’autre. Ces fragments donnent sa force à l’énergie d’un combat qui est à l’origine même du principe créateur. La création bouillonne entre la blancheur et la virginité de l’être écrivant, de la page qui va devenir embrasement au feu du corps/Qalam entre force et violence. Entrelacement des émotions, des mots, de la page…inspiration au bord de l’extase. Une transmission de ce principe de vie où tout se fait alternativement dans le don comme dans le combat à travers le Qalam succédané du corps…

    Jamais acte ne fût plus pur dans son intention originelle…C’est le Verbe qui de fait chaire, corps démembré, remembré en fragments. Ces fragments sont un trouble des sens déchiffrant les mots qui, brulants, se suivent et se bousculent à évoquer la réalité d’un désir qui taraude et se noie dans cette encre que le lecteur guette et admire, fasciné subjugué par cet entre-deux. Cet instant d’entre les instants où rien ne ressemble à rien, marque l’éternité de l’écriture fragmentaire.Ecriture tordue et torturante.Ecriture jouissive et jouissante…Jouissance qui jaillit de l’esprit de la poétesse, des dits et des non-dits, des frénésies d’envies en fusion, partagée entre lettres délicates à choisir et à offrir sans heurter, prévenante, touchante, lyrique et sensible…».

     

    Dans un texte introductif intitulé «   Les traits biographiques d'un corps en fragments », le poète et esthète Boujemaa Achefri   a écrit : « La flèche du plaisir. Le plaisir de la fascination. Des images contenues dans les fragments.  Des fragments contenus dans les images. Elle écrit à propos de ce qui ressemble à son corps.  Elle lui porte le langage. Elle épelle ses lettres. Elle pose les voiles sur elle. Elle suggère quelque chose. Elle dit : C'est mon corps ... C'est le corps de ma mère ... Et ce sont mes souvenirs.La main pictographie des mots, raconte l'histoire d'un corps collé au sol "courant derrière le vent", interrogeant son âme sur comment "décoller à partir du point zéro et d'une métamorphose à une autre pour apaiserla douleur". Seul "le fragmentaire" peut contenir l'apparent et le latent entre ses plis. Entre rêve et éveil, on lit "ce qui électrocute l’écriture et attise sa violence" ("L'écriture du désastre", Maurice Blanchot, traduction de Azzedine Chentouf, Éditions Dar Toubkal, Casablanca, première édition 2018, p. 90).On retrouve donc dans "Le voile des voiles" la question de la nostalgie, la question du "corps inconnu" inhérente à l'entité de l'écrivaine.Les fragments ne révèlent pas ce qu’ils contiennent, mais seulement ce qu’ils connotent… et ce qu’ils connotent les illumine, tout comme une lueur de lumière qui apparaît de loin. Une fois qu’on l’approche, elle s'éteint et s'efface. L’écrivaine Loubaba Laalej a donc choisi de baptiser les seuils de ses fragments « Les voiles».  Parmi les significations du voile en langue arabe: ce qui cache quelque chose, ce que l'on aperçoit dela montagne, ce qui sépare la poitrine et le ventre, une couverture déterminant la quantité de lumière qui passe à la lentille ou au système optique, et le voile du soleil: sa lumière.

    Loubaba Laalej nous met devant des miroirs où se font échole chagrin de la flûte et la mélodie du violon tzigane, là où s'unissent les couleurs et les races et où il n'y a pas de différence entre les cultures et les identités. Dans la surface de la terre, il n'y a pas de différence entre «arabe, juive, noire, nordique ou asiatique». La transparence se mêle à l’ambigüité. Ensemble, elles s’éloignent de plus en plus jusqu'au point de l'évaporation. Et même quand l’œil se déplace pour regarder, La mère mormone : "Bienvenue brillance !". Et l’échorésonne : " Avec ton lait, ma mère, j'ai bu la glace !" (Et l’une ne bouge pas sans l’autre", Luce Irigaray, Editions de Minuit, Paris, 1987, p. 7).

    Dans un de ces instants des "voiles des ombres", une lumière de velours luit, sur le nom du "moi" dans l'immersion de la nuit : L (Lam) ouvre le prénom et L (Lam) ouvre le nom de famille.  Les deux L, ensemble, ordonnent le lever du soleil.  Le premier L est une poitrine et le deuxième un baume. L'amour du nom relève de l'amour du corps. Les deux ici dans ces fragments sont la présence et l'absence, imperceptible.

    Un fil fin se manifeste entre le noir et le blanc. Une extase grise coule dans les artères de ces fragments. De l'extase du "moi" à l'extase de l'autre. Voyager à travers ces voiles / les fragments rafraîchissent la différence. Une main pictographie, un œil qui voit et une langue qui épelle :

    " Le mot m'anéantit souvent partout où se déchire l'origine

    Partout où je peux parler, je brise l'unité de la pensée

    La passion tendue, le signe, n'est-elle pas autour de moi ?

    N’y-a-t-il pas un paysage où je peux dessiner mon errance ? "(Le Lutteur de classe à la manière taoïste", Abdelkébir Khatibi, traduit par Kadhim Jihad, Éditions Dar Toubkal, Casablanca, première édition 1986, p. 5).

    Le lustre d'un seul fragment enveloppe l'entité de ce corps, né d'un autre corps. Dans le premier coup de la nuit, comme dans le dernier coup de la nuit, le corps change de peau, devient dans le miroir une mère et un père, ses noms se multiplient... s'harmonisent les formes dans le miroir, oscillent entre Ouest et Est, émergent comme une ligne, une lettre,un signe, pour devenir au final une fascination intenable.».

    A titre de consécration et de reconnaissance , le Forum International des Arts Plastiques ( Fine Arts Forum International)a décerné à Imouzzer Kandar le Doctorat  Honorifique  à Loubaba Laalej dans le cadre  de  la  cérémonie de présentation et de signature de son recueil de poèmes  « Fragments »,et ce en partenariat  avec  AIKAPA et sous la direction scientifique de   Dr. Ahmed Bachnou, professeur chercheur  l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Fès et de Dr. Ichaab Bousserrhine,  critique d’art et président de  Fine Arts Forum International.

    Dr. Abdellah  Cheikh

    Critique d’art

     

     Bio Express :

    Native de Fès. Il a dans actif plusieurs expositions individuelles et collectives au Maroc et à l’étranger. Parmi  les  publications autour de ses œuvres  : «  Mes univers » (monographie bilingue), «  Matière aux sons multiples »  (écrits critiques bilingue), «  émergence fantastique » (écrits critiques bilingues), «  Abstraction et suggestion » ( écrits critiques ). Parmi ses  ouvrages artistiques et littéraires :  «  Pensées vagabondes » ( recueil de poèmes ),  «  Mysticité  et plasticité » ( écrits  et œuvres), «  Malhoun et peinture » (écrits  et œuvres)…

    Décembre 2019 : Doctorat  honorifique  délivré  par le Forum International des Arts Plastiques ( Fine Arts Forum International)à Imouzzer Kandar.

    Novembre 2019 :hommage à l’Institut Supérieur de Journalisme et de Formation à Casablanca  à l’occasion  de  la présentation et de signature du livre « Fragments » avec la participation de deux préfaciers Dr.Rachid Daouani , écrivain et professeur chercheur et le poète et esthète Boujemaa Achefri .

    2018 : Hommage  culturel rendu par l’Association Essaouira Mogador.

     

     

     

     

    © 2024 Your Company. All Rights Reserved. Designed By JoomShaper

    Please publish modules in offcanvas position.