Ce qui rend l’Art sublime, fait que l’Art échappe à la mesure du cerveau qui opère ses calculs pour maîtriser le « jeu » de la mondialisation, car l’artistique s’inscrit en dehors de l’angoisse des spéculations, sur le présent comme pour l’avenir. L’Art pictural fait ce rappel, inscrit dans les gravures rupestres, où l’Homme écrivait les premières notes de la musique silencieuse, celle que le cœur écoute, produit et transmet. Tenant compte de cela, on ne peut qu’adhérer au fait que ce qui l’emporte –en fin de compte- c’est le solfège du cœur et de l’esprit…
Tout comme pour l’Art, la Critique d’Art ne peut être un mécanisme dicté par les circonstances de « la bourse » ou les angoisses des « vendeurs de l’antiquité », car toujours l’Art relève de la Liberté que les systèmes (du lucratif) ne peuvent prendre en otage. Dans le même sens, aucun dictionnaire -ni Larousse, ni Al-Manhal, ni le Robert- ne peut prêter le vocabulaire de ce que seuls le cœur et l’âme savourent, épellent et construisent…
Aussi « chère » que l’«œuvre » soit et aussi « célèbre » qu’un « artiste » se fait prétendre, ce n’est pas une ambiance de « sous-développés » qui peut rappeler le Beau et l’Essence, tout en demeurant fixé sur une marque de « bagnole mondialisée » que les cerveaux ont bien « cuisiné » pour les vrais aveugles. Car voir c’est réellement arriver à voir et à écouter ce qu’une réelle œuvre confie discrètement, pour qu’en dehors du temps on réalise le passé et on savoure (le rêve) ce qui n’est pas encore là. C’est la liberté, la joie et la paix, telle qu’elle avait été formulée par un chef indien en Amérique, qui disait : « Seigneur rend moi aveugle pour que je vois très loin ». Puisse notre cœur cultiver cette sagesse dans l’Art et la liberté de voir avec joie…
Ahmed Harrouz