2ème Biennale d’art contemporain de Marrakech
Dans le cadre de la 2ème Biennale d’art contemporain de Marrakech, la galerie David Bloch a exposé les œuvres récentes de l’artiste peintre et calligraphe Larbi Cherkaoui. Une initiative d’autant plus louable que les réalisations du jeune artiste s’impose de plus en plus pour l’ensemble de leurs qualités.
Larbi Cherkaoui continue son œuvre d’épuration et de recherche sur la lettre, au point que son geste devient, dans certains tableaux, pure énergie solaire dans un espace à la tonalité vibrante. Un geste lumineux et magistral, d’où sont exclus toute surenchère et tout esprit dubitatif ; un geste dématérialisé, à la fois fort et serein, et plus spectaculaire que jamais.
La démarche calligraphique rejoint souvent, ici, son enseignement premier, d’expression éminemment spirituelle, empreinte de dévouement et d’humilité. Dans son processus de dépouillement, l’acte plastique affiche parfois un caractère rituelique neutre ; il déborde l’intention scripturaire, qui lui servait de substrat, pour verser dans l’abstrait, un abstrait qu’on pourrait qualifier d’homographe, connotant transcendance et « contemplation du vide », comme on dit chez les soufis.
La technique pigmentaire et l’usage des tons chauds, d’un noir étincelant et du rouge surtout, sur une surface/puzzle quand celle-ci n’est pas plane (c’est-à-dire d’une seule pièce), renforcent l’approche créative de Larbi Cherkaoui d’apports conceptuels et en unifient la composition. De plus en plus allusifs, les renvois lettraux se trouvent mués en une symbolique de la trace, en une synthèse graphique allégorisant le flux émotionnel et la dynamique mémorielle qui ont toujours alimenté d’art de Cherkaoui.