Première édition du Festival Mata

Authenticité et  Modernité


Dans le cadre de son action culturelle et sociale, et en parfaite compatibilité avec ses objectifs de développement durable et citoyen,

l’association Alamia Laaroussia pour l’action sociale et culturelle  a organisé récemment  sous  le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, la première édition du Festival Mata, et ce à Zniyed, commune de Larbaa Ayacha, Larache, Wilaya de Tanger-Tétouan.

 



Placée  sous le patronage de l’Unesco et la présidence effective de Son Altesse Royale Lalla Amina, cette manifestation, unique dans son genre, a si bien mis en valeur  un legs ancestral tout en constituant un trait d’union entre un présent en action et un futur en construction. La tribu des Beni Arous comme toutes celles de la région inscrivent le développement dans la continuité, le respect de l’authenticité, et la modernité :  « Dans cette région imprégnée de l’esprit  soufi du qotb soufi Moulay Abdessalam Ben Mchich, les invités du 1er Festival MATA  ont  partagé et apprécié non seulement une performance spectaculaire exceptionnelle mais également des valeurs précieuses de paix, de tolérance, d’amour, de dialogue entre les peuples, les cultures et les religions. Homme et cheval ont bien rappelé  lors des trois journées du Festival que la récompense du sacrifice au nom de l’Amour est encore l’Amour, magnifié, un amour fait d’espoir et de joie de vivre. Le Festival se veut aussi un hommage à la Nature et un appel à sa sauvegarde. », confié le comité d’organisation.


l’Association Alamiya Laaroussia a veillé à ce que les infrastructures, l’organisation et les services du festival soient à la hauteur de cette belle manifestation. Son action  socioculturelle est vouée au service de la communauté locale, de la région et, à travers cela, au service de l’image internationale du Royaume du Maroc. Elle est tout à fait consciente du rôle important et incontournable des médias dans la promotion artistique, culturelle, sportive et économique des régions. C’est pourquoi, elle appelle à un partenariat durable entre les médias, envisagés comme vecteur de développement culturel, par la promotion des événements et des actions ; et les associations à vocation locale et régionale entrevues comme moteur de développement socioculturel, touristique et économique.


Par rapport aux enjeux de cette manifestation culturelle, Nabila Baraka, présidente de l’Association organisatrice a bien écrit : « Ce festival a le triple privilège de bénéficier du haut patronage de S.M. le Roi Mohamed VI, de la présidence d’honneur de S.A.R Lalla Amina et de sa présence effective. Je les en remercie du fond du cœur. L’Unesco nous fait partenaires du Festival International de la Diversité Culturelle, qu’il en soit remercié à son tour. L’équipe de l’association et celle du festival sont conscientes de la responsabilité que représente une telle considération. L’espoir et l’ambition de faire de ce festival un levier de développement pour la région du Nord guide chacun de nos efforts et chacun de nos projets. C’est pourquoi je remercie également, et chaleureusement, les sponsors et les partenaires qui nous ont permis de donner à cet événement l’envergure qu’il mérite.  J’adresse les mêmes remerciements aux autorités nationales et régionales qui nous ont accompagnés pour la mise en place de ce festival. Je ne saurais clore le paragraphe des remerciements sans en adresser aussi à Si Abdelhadi Baraka, mon père, qui m’a appris à apprécier et à respecter la culture de mes origines. Je tiens à exprimer mon bonheur personnel de voir la compétition Mata, à laquelle m’avait initiée mon grand-père Hadj Mohamed Baraka pendant ma petite enfance, redevenir cette fête annuelle pendant laquelle se retrouvent petits et grands autour de valeurs communes. Elle est le cadre où la culture des Jbala s’exprime avec fierté à travers toutes ses expressions. A cet effet, différents centres seront créés pour la préservation de ce patrimoine culturel. Les trois premiers que nous envisageons de lancer sont : L’école mata pour l’art équestre et l’élevage des chevaux à Zniyed, une école de musique à Jahjouka et une autre à Tarden consacrée au chant ‘ayou’. Désormais, nos efforts visent également le développement économique durable de la région par la création et le suivi de coopératives qui valorisent les produits du terroir et de l’artisanat. Ces données réunies, en dynamisant  la région et en la revalorisant, créeront les conditions de développement d’un tourisme rural, national et international, de qualité, dont les effets bénéfiques seront multiples à l'avenir. ».


Le festival Mata est unique. Il fait référence au  site qu’il a marqué de son empreinte à travers les siècles : la région des Beni Arous, au cœur du pays Jbala, entre vallées luxuriantes et montagnes couronnées de chênes-liège. Lieu magique élu par les saints, où l’histoire de la Mashishia Chadiliya s’est écrite somptueusement et où le Qotb Moulay Abdeslam Ben Mschish, soufi et savant, a gravé dans les cœurs des hommes et des femmes vénération d’Allah et amour de son Prophète (SWS).
Le jeu mata est probablement inspiré du bouzkachi, un jeu similaire mais plus violent, importé selon la légende par Moulay Abdeslam Ben Mshich lors de sa visite à Ibn Boukhari. Le bouzkachi pratiqué en Afghanistan a pour enjeu le cadavre d’une chèvre que se disputent les cavaliers dans des joutes brutales qui font de nombreux blessés. Le mata, tel que le pratiquent les Jbalas, est plus raffiné, plus élégant, plus plaisant à voir. La grâce du cavalier et du cheval, leur entente, exprimés dans ce paysage naturel, font surtout penser à un duo artistique où l’imagination s’allie à la créativité pour faire naitre une impression de beauté́ et une sensation de liberté́. Une apothéose qui comble l’ensemble des spectateurs.


Au-delà de la victoire, c’est le plaisir de cette communion, la jouissance et la réjouissance, que participants et public recherchent. C’est aussi l’attachement à une culture ancestrale par laquelle s’expriment le sens de l’honneur ressuscité, réhabilité́ ; la foi sans cesse retrouvée ; le patriotisme comme école soufie, message spirituel et valeur universelle. Tout l’héritage humaniste légué́ par Moulay Abdeslam Ben Mchisch aux chorfas alamiyynes d’abord, mais aussi à tous les adeptes, à tous les habitants de cette région exceptionnelle, à tous ceux qui, de par le monde, savent goûter au plaisir du partage.
Au-delà de la victoire, c’est le plaisir que participants et public recherchent, c’est la jouissance et la réjouissance, c’est l’attachement à une culture ancestrale, c’est le sens de l’honneur ressuscité, réhabilité, c’est la foi sans cesse retrouvée, c’est le patriotisme comme école soufie, comme message spirituel, comme valeurs universelles, un véritable héritage humaniste légué par Moulay Abdeslam Ben Mchisch aux chorfas Alamiyynes d’abord, mais aussi à tous les adeptes, à tous les habitants de cette région exceptionnelle, à tous ceux qui, de par le monde, savent ce qu’est le partage.



Il est à  souligner que le Jeu MATA est une compétition équestre qui se déroule en pleine nature, au cours de laquelle se mesurent les meilleurs cavaliers des Beni Arous et autres tribus voisines (Beni Gorfet, Souk Tolba, etc.) qui se disputent une poupée de roseaux chargée des symboles de la fertilité et du printemps. Ces chevauchées sont l’espace d’un double communion, entre l’homme et la nature d’une part, entre l’homme et le cheval d’autre part. Une communion privilégiée dont la richesse d’expression est multiple et variée et que le festival entend mettre en évidence et faire mieux connaître aux visiteurs.


Des milliers de participants ont été drainés. Leur enthousiasme et leur engouement ont donné à la fête son plus grand éclat. Si le jeu Mata représente l’événement central du festival, le public a apprécié  tout autant les expositions de productions artisanales régionales et de produits du terroir ainsi que les soirées musicales animées par des artistes du Nord et d’autres régions du Maroc. Trois jours d’une fête empreinte de convivialité, de spiritualité, de tradition et d’authenticité, d’échanges divers  donnant  les  lettres de noblesse à cette première édition du festival Mata  qui tend à parfaire le bien-être des citoyens et le développement  global auquel ces derniers aspirent.