Le salon d'Art Singulier en Bretagne organisé récemment à
l'espace du Home'Art -Perrps-Guirec a rendu un hommage à l’artiste peintre du peuple Chaibia (1929-2004), présentée par Luis Marcel, fondateur du musée de l'Art en Marche à Lapalisse.
Coloriste de grand talent et créatrice d'une oeuvre intuitive, Chaibia fut la plus grande artiste du XXème siècle au Maroc. Autour des oeuvres de ses œuvres, cinq créatrices de renommé internationale ont présenté leurs peintures liées à l'enfance, à la nostalgie et à la vie au sens onirique du terme : Danielle Le bricquir, Huguette Machado-Rico, Michelle Odelin, Simone Picciotto Samarkande (sculptrice).
Toutes les œuvres de ces " Etonnantes Créatrices" présentées dans l'espace du" home'Art" cherchent à partager des émotions en inventant un monde qui parle directement au coeur et à l'esprit.
A la Salle des Navigateurs, une conférence sur l'oeuvre de Chaibia a été donnée par Luis Marcel accompagnée d’un film documentaire axé sur son parcours singulier.
A titre de reconnaissance, Danielle Le Bricquir a écrit au fis de la défunte Houssein Tallal :" Luis Marcel nous a fait la joie de sa présence avec une conférence sur Chaibia tout à fait merveilleuse qui va rester longtemps dans le coeur de chacun.
Je suis heureuse de faire aimer Chaibia, car c'est la peintre qui a décidé de ma vie. J'hésitais entre peindre et écrire. Un jour, par hasard ( y a-t-il un hasard?) je suis tombé sur une brochure de femmes peintres parmi elles se trouvaient des reproductions de Chaibia et ce fut le coup de foudre! J'ai abondonné le stylo pour choisir définitivement les pinceaux".
Il est à noter que la nouvelle galerie d’art LOFT, situé dans le quartier du triangle d'or à Casablanca, a organise une exposition commémorative en hommage à cette célèbre peintre : nombreuses de ses œuvres inédites, les affiches rétrospectives et les articles qui ont valorisé le talent inné et inouï de cette artiste hors du commun, qui a laissé une empreinte indélébile dans le paysage artistique national et mondial.
Réputée pour son franc-parler et son art onirique, Chaïbia a révolutionné le monde de l’art en général et le monde de l’art marocain en particulier, en introduisant une nouvelle conception de la peinture moderne. Elle est cataloguée parmi les précurseurs de COBRA, mouvement moderne né en Europe en 1945, dont les ténors étaient Appel, Corneille et Constant.
Après des hommages posthumes en Grande-Bretagne et en France,Chaïbia revit le temps d’une exposition, la première qui lui est entièrement consacrée par le Ministère de la Culture depuis son décès en avril 2004. Ainsi, la galerie LOFT a pris l’initiative de porter tout naturellement son choix, pour sa première exposition, sur cette artiste singulière: « L’artiste Chaïbia a influencé des générations d’artistes peintres ou d’amoureux de l’art. Elle a milité pour la bonne cause de la femme, sa liberté et sa dignité. A travers ses œuvres, elle a bousculé les esprits et révolutionné le monde artistique moderne avec sa façon de peindre. L’oeuvre de cette grande artiste étant qu’un pilier du patrimoine culturel marocain, se devait être inscrit dans la pérennité. », nous a confié Myriem et Yasmine Berrada, responsables de ladite galerie.
Le vernissage de cette exposition –hommage a été agrémenté par la présentation d’ un livre inédit des poèmes de Chaïbia illustré par le grand maître verrier Michel Barbault qui a collaboré avec Matisse, Rouault, Braque, Fernand Léger.
Il s’avère très important de souligner qu’un tableau de Chaibia a été exposé à coté de celui de Le Corbusier ( grand Architecte, urbaniste, designer, peintre et écrivain de renom. En 1918, il a fondé le purisme, critique du cubisme et retour au dessin rigoureux de l'objet. Chef de file du mouvement moderne, il a laissé à la postérité de nombreux écrits.), et ce à la Maison de la Culture à Berlin en 2008 : « Le site de l'organisation de la seconde exposition est une série de contrastes relatifs à l'effet rhétorique à travers les expositions. Il y a l'étendue des données rhétoriques ainsi que le désordre aperçu dans la photographie documentaire. Le discours académique contemporain informel de la caméra aussi bien que le discours du film à caractère de propagande de l'époque. Le plus flagrant aspect de ces contradictions est apparemment les deux tableaux exposés .a/ Le Corbusier, b/ la peinture de l'artiste marocaine Chaibia. Le Contraste est flagrant : Le Corbusier exposant l'oppresseur colonial masculin, il peint une femme au buste nu qui représente les rêves orientalistes. En second plan, Chaibia une artiste autodidacte marocaine qui a grandi dans les ban lieux de Casablanca, elle a été prise en charge par les conservateurs des musés français, où elle avait un lien avec le groupe Cobra. Elle montre une femme enveloppée d'un drap blanc. Cependant, son travail prendra sa source du mythe par lequel Le Corbusier s'inspire. Particulièrement, l’Afrique du Nord, l’espace de sensibilité Matissienne. », indique le texte de présentation de cette exposition.