Langage onirique des figures
L’artiste peintre autodidacte Kenza El Makdasni a pris part du 12 au 26 décembre 2014 à l'exposition collective" les mains qui voient" au Forum de la Culture ( ex.Cathédrale Sacré Coeur de Casablanca).
et ce après une bonne participation à la onzième édition du Festival International des Arts Plastiques de Settat organisé récemment par l´Association Bassamat Chaouia Ouardigha sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en présence d’un parterre distingué d’artistes peintres et d’acteurs culturels illustres d’ici et d’ailleurs en l’occurrence Houssein Tallal, Ahmed Ben Yessef, Michel Barbault, Daniel Couturier, Marie Jeanne Lorenté, Manuela de Meester, Jacenthé Lagueux.
La démarche plastique de Kenza El Mokdasni (vit entre le Maroc et la Hollande) est une réponse à l’espace vécu, ses anecdotes et ses rêves. Ses tableaux oniriques sont très liés à la vie dans sa pureté et son idéalisme, ils explorent ses préoccupations relatives à son imaginaire, tout en développant le processus naturel de chaque support et de chaque matière : « La peinture est ma passion et mon droit de rêver. A travers l'art pictural, je peux exprimer l'étonnement et la curiosité que je pense du monde où je vis. Mon travail plastique est une improvisation intuitive sur la nature et sur les impressions que j'ai de la vie quotidienne. Mes peintures oniriques montrent cette interdépendance entre les couleurs et les formes. Elles se rapportent les uns aux autres avec un rythme qui renvoie à l’âme et à l’œil du cœur.», affirme l’artiste.
Voix du silence, le langage pictural de Kenza est une recherche spontanée qui repose sur la couleur, les formes, la texture, la composition, et les émotions. Libre de sens littéral à l’instar d’un oiseau qui chante, elle laisse chaque tableau trouver sa propre identité visuelle. Le sujet de ses peintures est l'acte de peindre lui-même : une révélation à la fois chromatique et narrative. Son acte iconographique porte sur l'excitation de découvrir avec les yeux et l'esprit le mystérieux et l’enfantin. Dès son plus jeune âge, Kenza gribouille, dessine de petites scènes expressives, illustre ses carnets intimes, croque son entourage. Elle a décidé de braver toutes les contraintes familiales pour peindre. Talentueuse et passionnée, Kenza peint des visages et des portraits imaginaires, compose des scènes insolites, et travaille souvent sur les réminiscences et les souvenirs. Ses personnages féminins sont déclinés à travers ses œuvres expressionnistes. Curieuse du monde, des autres arts, des autres artistes (qu'elle peut enfin observer sans se comparer), elle prend tout. Elle a aujourd’hui dans son actif une collection d’œuvres d’une très grande sensibilité, avec des tons subtils et délicats. Cette artiste, dont la réputation n’est pas à faire, dégage de ses toiles l’expression d’une vie intérieure intense. Son univers artistique s’accorde aux courants de son temps; l’expressionnisme de ses thèmes, traduit d’une écriture très naïve, rejoint parfois les artistes singuliers et les créateurs de l’art brut … Elle admire profondément Chaibia, pionnière de l’art moderne à l’échelle mondiale. Elle s’inscrit dans la continuité de l’école de la vie ; elle se lie avec les artistes oniristes et aventuriers. Laissez-vous emmener par elle dans son voyage. N'ayez pas peur. Depuis qu'elle est toute petite, couleurs, matières et formes veillent sur son âme vivante. Kenza est un peintre de son époque. Sa peinture garde aujourd’hui toute sa force et son énergie : Toujours de même facture, très libre, dynamique, poétique, avec une belle palette colorée. Un regard hors du temps. Une promenade esthétique dans l’univers des formes fantastiques. Un bien grand voyage pour se retrouver soi-même. Ainsi, Kenza compose instinctivement et naturellement. Elle invente des tableaux comme d'autres inventent des histoires. La vie des couleurs, l’esprit merveilleux? Les deux sont présents, vivants, sur le tableau, s'autorisant les amours les moins académiques mais les plus vraies, les plus vibrantes et, au final, les plus simples à l'œil de celui qui s'arrête devant la toile. La toile, regardez-la bien, prenez le temps d'y entrer. Elle n'est autre que la fenêtre que Kenza nous ouvre sur son univers le plus intime, certitudes et inquiétudes mêlées, et ce à son galerie « Œil du cœur » à Sidi Rahal.
Kenza en compagnie de l’académicien français Daniel Couturier
Photo : Algo
Kenza El Mokdasni expose au Théâtre Mohammed V à Rabat
Le souffle de l’âme
L’artiste peintre Kenza El Mokdasni expose ses œuvres récentes à la l’Espace Galerie du Théâtre National Mohammed V à Rabat du 31mars au 6 avril 2012. C’est Grâce à une longue quête et un travail acharné et constant que cette artiste talentueuse a pu émerger dans le paysage plastique marocain comme une des créatrices les plus sensibles de sa génération. Elle allie dans sa démarche stylistique création picturale brute et sensibilité moderne. Son potentiel artistique et son récit autobiographique cheminent ensemble. Elle ne cesse d’interroger la matière dans ce qu’elle a de puissant et de résistant.
Kenza a su rendre les éléments dans ce qu’ils ont de singulier et de brut. Sa main intuitive a pu reproduire avec finesse et émotion un sens spontané du détail. Sa peinture est joyeuse au sens esthétique du terme tant elle plait au regard. Elle réveille notre curiosité aux objets quotidiens, en nous offrant une fluidité polychrome qui crée un univers d’une légèreté insaisissable. Un rappel doux des temps perdus. Elle a su rendre ce qu’elle voit avec passion et sensibilité.
Avec des couleurs chatoyantes, Kenza nous emmène dans un univers fait de métaphores, expression de la circulation et la fertilité de la vie. Notre quotidien vécu prend une forme nouvelle. Toute l’œuvre semble hantée par le souffle du Nord, son champ natal. Pour atteindre un tel degré d’expressivité, l’artiste allie la spontanéité de l’acte narratif à une grande rapidité d’exécution technique.
Ainsi, Kenza rend un hommage aux personnages qu’elle peint intensément émouvants et pathétiques, dégageant un profond sentiment d’appartenance et de bien- être.
Au-delà des thèmes directement issus de l’univers fantasmagorique, cette artiste accorde une grande place au trait épuré et au dessin assidu, en tirant une poésie visuelle des espaces qui habitent son enfance et son esprit.
L’œuvre de Kenza naît par nécessité intérieure, jamais par commande extérieure, faisant apparaître notre monde discret et notre rêve commun. Il s’agit d’un monde intimiste doté d’un côté subjectiviste, ce qui renforce la puissance des couleurs et le rythme brutal de la composition. Tendre et nostalgique, la peinture de Kenza exprime toute la sensibilité de notre être à la beauté latente du Maroc, à sa culture populaire et à son authenticité, tout en adoptant une approche qui donne une nouvelle signification intégrant dans un même contexte figural le temps, l’espace, la nature, l’homme et l’environnement.
Dr. Abdellah CHEIKH
كنزة المكدسني بالمهرجان الدولي للفنون التشكيلية بسطات
أعمال تبحث عن أزمنتنا المفقودة
ضمن فعاليات الدورة الحادية عشرة للمهرجان الدولي للفنون التشكيلية التي نظمتها مؤخرا جمعية بصمات الشاوية ورديغة بسطات، عرضت الفنانة التشكيلية العصامية كنزة المكدسني جديد أعمالها الإبداعية بمحترف أحمد بنيسف، في حضرة عدد وازن من الفنانين المبدعين و النقاد الجماليين أمثال دانييل كوتورييه، و ميشيل باربو، و حسين طلال، و الدكتور الحبيب الناصري ...
خارج مدارات اللغات الصباغية المتداولة و بعيدا عن دروب المسالك الأكاديمية المطروقة، آمنت كنزة(تعيش وتعمل بين المغرب وهولندا) ببلاغة الألوان البهية وقدرتها الخارقة على التقاط الأساسي و الحميمي داخل مملكة فيوضاتها الذاتية، وتحليقاتها الباطنية. عوالم غرائبية وموحية، هي عوالم هذه الفنانة ذات البوح الشهرزادي الذي يذكر بمسلسلات الحس الطفولي للتعبير التلقائي، ويستدعي تداعيات التحدي الاجتماعي من أجل تأكيد الذات، وترميم جراحاتها في ضيافة غربة اختيارية بهولندا ستتوج بتراكم إبداعي نوعي، وبحضور اعتباري لافت يستمد نسغه الحيوي من خصوصية أعمالها التلقائية.
عندما تسألها عن مدرسة تكوينها الصباغي، تجيبك بملامحها الباسمة : « إنها طبيعة المغرب التي ارتسمت في وجداني، وملكت خيالي وجسمي، وسكنت أحلامي الصغيرة والكبيرة. هذه هي مدرستي الأولى التي ارتوت بمعين الصوفية، والبساطة الوجودية في رحاب أجواء القطب مولاي عبد السلام بن مشيش بجبل العلم. فهنا، تعلمت أبجدية التلقائية الشعبية، وبراءة الإبداع على طريفة الأطفال، وفناني الإبداع الخام والمستقل. ».
من سجلات الحياة اليومية بكل تفاصيلها ومشاهدها الطريفة، تنهل كنزة أصول إبداعها المتجدد في المكان والزمان، ناسجة بحسها المرهف خيوط سيرتها الذاتية التي آثرت أن تدبجها بلغة اللون والشكل بدل لغة الخطاب والإنشاء المحبوكين.
في حمأة التجديد، كنزة كتب لها أن تبدع مثلما تتنفس الصعداء. فهي ترصد بعين المؤرخة الشعبية مباهج الحياة اليومية في أسلوب تصويري يزاوج بين الخلفيات المشهدية التعبيرية، والمناظر الواقعية الانطباعية. إنها تحب ما تصوره، وتصور ما تحبه. فهي تحتفي بالحرية شكلا، وأداة، ورؤية. ألوان لوحاتها تتحاور، وأشكالها تتفاعل مخترقة دوائر المألوف البصري لتجتاح عوالم الغريب الجمالي. أليس هذا الغريب مشكاة تنفذ بها إلى أعماق تجربتنا في الحياة و الوجود معا؟ أليس الأمر صياغة أخرى لانسكاباتها الغنائية الخالصة؟
أن نحرر العمل التشكيلي من رتابة النثر السردي معناه أن نوزع اللوحة بين الفراغ والامتلاء. هذه القوة التعبيرية التي تخترق مسارات الكتابة التشكيلية هي جوهر البوح البصري لدى الفنانة كنزة، فهي ترسم لذاتها أولا، و للجمهور ثانيا. نحن أمام رسم لا بداية له و لا نهاية.
جرأة الأداء، بوح القصيد، غنى الفكر التلقائي: كلها مدارات مشهدية تؤطر تجربة هذه الفنانة التي أبت أن تكون ابنة شرعية لمدرسة الطبيعة لا حفيدة لها، لأنها تؤمن بالإبداع لا بالإتباع.
الفنانة كنزة رفقة الفنان الفرنسي الشهير ميشيل باربو
ما تقدمه هذه الفنانة هو، بلا ريب، شيء من سلطة اللون بكل عوالمه السحرية الباذخة. إنها تنصت، بعمق، لمكنونات دواخلها الطفولية واثقة من موهبتها و ملكتها الابداعية الصامتة. بيدين كريمتين تداعب اللوحة كما تداعب أمواج البحر، أحيانا، صخور المتأملين. لا تعرف الهوادة و الاستكانة. تراها عصية عن الفهم و التأويل. لا شيء يشد انتباهها سوى هذه العين الباطنية التي وسمها العارفون و الجوانيون ب "عين القلب": هذا مصدر إلهامها الذي ينتشلها من أوحال الدروب المطروقة. لا تقلد إلا ذاتها في مصالحة مع طفولتها البصرية المتجددة، هذه الطفولة المتشربة بماء الثقافة الشعبية، و الهوامش الطبيعية التي لا ينضب معينها. شاعرة التفاصيل اليومية الصغيرة، هي كنزة و صاحبة مقامات تشكيلية ذات أجنحة ملائكية : إنها ترى ما تحب، و ترسم ما تراه في صمت رهيب شبيه بصمت الناسكين المتعبدين.
لقد أدركت هذه الفنانة ذات الأصول الصوفية الشعبية بأن اليد التي ترسم هي امتداد روحي للقلب و للبصيرة. هنا، تكمن أصالتها و سر عفويتها. فبعيدا عن كل نزعة إرادية لتنظيم فضاء اللوحة و تقنينه، تجدها تمارس، عن وعي أو بدون وعي، حالات من الجذب اللوني ذات الإشراقات المتوهجة كأشعة شمس تأبى الأفول. في حضرة أعمالها الإبداعية، يتصالح المتلقي الجمالي مع إحساسه و فكره، تاركا العنان لمخيلته المجنحة لكي تسبر أغوار عالم عجائبي يعز عن الوصف و التأويل. كم تستوقفنا حياة الأشكال المتماهية مع الألوان البهية في رحلة ليست ككل الرحلات!
الفنانة كنزة رفقة الفنان الفرنسي الشهيرأحمد بنيسف
حين زرت محترفها و رواقها بفضاء سيدي رحال "عين القلب" ذات يوم مشرق، تأكد لي أن هذه الفنانة امرأة استثنائية بكل المقاييس. امرأة تعشق الأرض التي تربت في أحضانها. نظام عرض لوحاتها ذات الأحجام المختلفة... طقوس محاورتها لجسد اللوحة... كل شيء يبدو غريبا غرابة الكائنات التي تسكن عوالم فضاءاتها البصرية خارج كل استنساخ أو انتحال... لا شيء منذور للفراغ واللامعنى... كلماتها الشذرية معادل للوحاتها ذات المفاتيح السرية...
كنزة تصنع لغتنا المشتركة، أقصد أبجديتنا الثانية التي ستساهم في تشكيل المشهد الإنساني لحضارتنا. من بوابات تاريخها الذاتي، تطالعنا ملكات التذكر و النسيان، كمقدمات للبحث عن حقيقة وجودنا و إدراك الرموز و الآثار التي تسكن ذهننا.
كنزة ترفض أن تحول اللوحة إلى كلام. إنها لغة حميمية ذات أبعاد مرئية و غير مرئية... لغة تكشف عن ذلك التوازن الخفي بين الشكل و المضمون.
كنزة واحدة من جيل الفنانين الذين عرفوا كيف يجعلون من إقامتهم الاختيارية داخل الديار الغربية مصدر ثراء و نضج تجربتهم البصرية بكل عوالمها و أجوائها الغرائبية. كطائر الفينق الذي ينبعث من رماده، تراها روحا نابضة مفعمة بعبق الحنين إلى الماضي، نمنمتها يد الفنانة بكبرياء المتواضعين، لا بادعاء المتهافتين. شكرا للفنانة كنزة لأن مزلاج الذاكرة لم يعد مستعصيا على الفتح.
د.عبد الله الشيخ